Le temps passe, le nom demeure: il y a bientôt soixante ans qu’un premier Bongard était sacré champion de Suisse. D’Oswald à Frédéric, en passant par la génération intermédiaire– Daniel et Claude –, ces Châtelois ont écrit des pages heureuses, mais aussi dramatiques de la course.
TOUT COMMENCE AU COEUR DU SIÈCLE DERNIER.
Né le 20 juillet 1923, Oswald Bongard est couronné champion de Suisse 50 cm3 en 1959, au guidon de son Motom. Son frère, Denis, est un spécialiste des courses sur gazon, qui sont alors nombreuses dans notre pays. Vice-champion de Suisse, ses principaux adversaires se nomment Rapin, Courajod et tant d’autres. Las, le 3 juillet 1960, dans les Bois de Lussy, il ne peut éviter une chute mortelle: «Papa était présent lorsque son frère est décédé», explique Daniel «Dany» Bongard, figure haute en couleurs du motocyclisme romand, spécialiste des courses de côte.
DEUXIÈME ACTE
Encore vice-champion de Suisse en 1960, Oswald Bongard renonce bientôt à la compétition. Il faut dire que 9 ans plus tôt, dans la maison de Chénens, Dany a vu le jour: «En 1971, donc à tout juste 20 ans, j’ai passé mon cours pour obtenir ma licence de débutant. C’était à Lignières, notamment avec Philippe Coulon. J’avais une Suzuki 250 de route», explique Daniel. Qui bien avant l’âge légal chevauchait déjà un deux roues motorisé: «Ce n’est pas que papa nous encourageait, mais nous – son frère Claude avec lui – on voulait! Papa avait encore des morceaux de Jawa et de CZ, il a raccourci des cadres à notre taille, et on allait rouler dans les champs. Notre père avait inventé la mini-moto sans le savoir!» Les champs sont aujourd’hui devenus une zone industrielle. Et Dany Bongard, un retraité toujours aussi passionné de la course, qui revient à peine d’un voyage inoubliable sur l’île de Man, où il a assisté au TT: «J’ai peu couru en 1972 et je me suis attaqué plus régulièrement aux courses du championnat de Suisse l’année suivante», rappelle-t-il. Huitième en 125 cm3, il est autant à son aise en courses de côte – 5e à Bonvillars, 6e aux Giettes, 5e à Oberhallau et 7e aux Paccots – qu’en circuit, comme le prouve sa formidable deuxième place à Lignières, dans la roue de Fornerod et devant Xaver Tschannen, qui fera bientôt le saut en GP.
1974, ANNÉE DÉCISIVE
C’est en 1974 qu’il va passer un cap décisif: «Premièrement, je me suis marié, après avoir dû repousser la cérémonie de deux mois, parce que j’avais des courses, sourit-il. Et ensuite, j’ai pour la première fois disposé d’une vraie moto de course, une Yamaha 125 préparée chez Hostettler. » Le titre va logiquement tomber dans son escarcelle, parce que Daniel Bongard se montre invincible en côte: victoires à Bonvillars, Oulens, Orsières et Châtel-St- Denis – Les Paccots, il n’est battu qu’à Boécourt (2e) et ajoute aux points acquis sur les routes de montagne, des accessits en circuit (2e à Casale, 7e à Hockenheim). Champion de Suisse, il se voit décerner la Coupe Scheidegger, qui récompense le meilleur coureur de l’année, «eh oui, il y a mon nom sur ce trophée», rigole notre homme. Il reçoit également, logiquement, sa licence GP. Et tente sa chance: «GP d’Allemagne à Hockenheim en 1975, mais le moteur de ma 125 a cassé aux essais, je n’ai pas pu prendre le départ. A l’époque, il fallait déjà deux motos pour espérer se qualifier en mondial, je n’en n’avais qu’une.»
TROISIÈME DU CHAMPIONNAT D’EUROPE
Il a juste flirté avec le monde des GP, il va s’épanouir en courses de côte. Son truc, sa spécialité: «Je me suis acheté une 250 et en plus des courses en Suisse, j’ai participé aux épreuves du championnat d’Europe: troisième du classement final, il découvre notamment les virages d’Isola del Liri, au sud de Rome. Là où, l’an dernier, soit quarante ans plus tard très précisément, il a accompagné son fils Frédéric, qui participe aux courses du championnat d’Europe «pour le plaisir». C’est papa qui le dit.
Papa, lui, a arrêté au milieu de la saison 1977: «Plus les moyens.» Une année plus tôt, il avait raté un second titre national, battu parce qu’il avait dû retrancher un meilleur résultat que celui de son principal concurrent, Marc-Antoine Constantin: «A l’époque, on avait une autre idée de l’esprit sportif; je me rappelle qu’à une course, Constantin a cassé son moteur aux essais. Eh bien, c’est mon papa qui lui a prêté des pièces et qui l’a aidé à réparer», rigole Daniel Bongard. Dont le frère, Claude, roulait lui aussi très vite en 250 cm3, même s’il a rapidement mis la course entre parenthèses, lorsqu’il a fondé son entreprise. Les Bongard et la course? Plus qu’une histoire, Frédéric Bongard, 4e génération de coureurs, à Châtel-St-Denis. une véritable saga
Oswald au Paccots 1959
Denis
Daniel
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Daniel ,,mon oncle Jean-Pierre Genoud , Oswald , et Oscar Genoud
Claude
voila pour la petite histoire
Marcel